Fabienne Corruble nous raconte son quotidien de femme « entrepreneur.e »

 

Fabienne Corruble Parcours d'entrepreneur image page homeLe 12 octobre, dans le cadre de l’émission L’info en question, Paris Normandie recevait 12 femmes entrepreneures normandes. Parmi elles, Fabienne Corruble, dirigeante d’Actions & Territoires et créatrice de la plateforme de veille économique Normandie 360°.

L’occasion pour nous de faire le point avec Fabienne sur son parcours d’entrepreneur.e : de l’envie à la création, sans oublier les affres du quotidien ou les joies de ce nouveau statut, Actions & Territoires lève aujourd’hui le voile !

Le 1erseptembre 2016, Fabienne Corruble quittait officiellement ses habits de salariée pour entrer dans la peau d’une chef.e d’entreprise. L’aboutissement d’un an de réflexion et de préparation pour parvenir au lancement d’Actions & Territoires, société de conseil stratégique à destination des entreprises et collectivités normandes.

Mais la vie professionnelle de Fabienne Corruble passe d’abord par une trentaine d’années de salariat où elle exerce différents mandats et fonctions, tant en développement commercial qu’en management transverse et direction, pour le compte du groupe Carnaud Métal Box, de Suez puis d’Engie. Ces différents postes (pour en savoir plus sur le profil de Fabienne, rendez-vous sur le site ou visionnez son interview, réalisée le 26 octobre par La chaîne normande) sont régis par deux mots d’ordre, dont Fabienne fait des atouts : ne pas subir sa carrière mais l’anticiper et une non-mobilité choisie.

Ainsi, au cours d’une carrière riche et diversifiée, Fabienne Corruble parcourt la Normandie et les Hauts-de-France entre business et institutionnel, rencontrant autant les représentants des entreprises que ceux des collectivités ; elle y cultive cette « biculture » qui fait aujourd’hui tout le sel d’Actions & Territoires, restant curieuse, ouverte aux autres et aux opportunités. Les liens et le réseau qu’elle a tissés lui servent encore tous les jours !

Fabienne Corruble, quel fut le déclic pour vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

En 2015, Engie, pour qui j’exerçais les fonctions de directrice et déléguée régionale Manche Mer du Nord et Haute-Normandie, est arrivé à un moment charnière de son histoire, avec des changements au niveau de l’organisation ; on savait également à l’époque que le contour des régions françaises serait modifié. Ce dernier élément pouvait avoir des conséquences importantes sur la nature de ma fonction. Or je ne voulais ni subir ma carrière, ni impacter ma mobilité, ni perdre ce côté business/institutionnel de mes missions – qui en faisait tout l’intérêt et me permettait d’accompagner des projets nombreux et variés pour de multiples entités !

En septembre 2015, à l’aune de ces changements, j’ai donc commencé à m’interroger sur mon avenir : que pouvais-je faire ? Qu’est-ce que j’aimais faire ?

La réponse a été évidente : accompagner et conseiller les acteurs du territoire quels qu’ils soient, et ce dans de nombreux domaines : le management, la qualité, le commercial, la stratégie, la RSE, etc.

Je me suis aussi rendu compte que ma non-mobilité était un atout : je connaissais très bien la Normandie, ses enjeux, ses acteurs…

Il m’est donc apparu que le moment était opportun pour me lancer dans la création d’entreprise. Et, non, je n’y avais pas pensé avant ; il s’agit bel et bien d’un concours de circonstances ! Mes filles ayant grandi, j’avais moins de contraintes et d’engagements financiers, mon mari, lui-même entrepreneur, avait une entreprise qui fonctionnait bien, mon métier changeait… Je n’ai pas eu peur, j’ai foncé et créé ma société de conseil en stratégie : Actions & Territoires est née le 1erseptembre 2016 !

Parlez-nous de ce qui caractérise votre vie d’entrepreneur.e : comment avez-vous construit Actions & Territoires, comment la faites-vous vivre ?

J’ai préparé et affiné mon offre pendant 6 mois, réfléchi à ma valeur ajoutée, mon logo, ma charte graphique, etc. J’ai prévenu Engie de mon intention de partir en février 2016 ; quant à l’annonce officielle de ma création d’entreprise, elle a eu lieu en mai. Quand j’ai commencé, au 1erseptembre, j’avais déjà des clients qui m’attendaient et j’ai démarré sur les chapeaux de roue.

Le premier mois a été tendu : je me croyais prête, mais j’ai vite compris que mes outils ne suffisaient pas. J’ai donc immédiatement retravaillé mon offre pour proposer le sur-mesure que je voulais offrir.

Si je résume mon projet, il consiste à « aider quelqu’un qui veut s’implanter en Normandie, ou quelqu’un qui souhaiterait s’y développer. »

Pour vous donner quelques exemples concrets, je mets les uns et les autres en lien, je crée des partenariats, j’aide à identifier les prescripteurs, à développer des réseaux, j’apporte des idées nouvelles, j’accompagne les offres, j’étudie l’opportunité de racheter telle ou telle société, je représente mes clients en rendez-vous ou dans des instances, j’aide à l’anticipation, à comprendre quelles sont les informations utiles et où on les trouve, où et comment s’impliquer, etc.

Un.e entrepreneur.e devrait ainsi consacrer au minimum 20 % de son temps à son réseau, quelque chose comme 2 déjeuners par semaine, en interne ou externe…

En ce qui me concerne, je suis  toujours en rendez-vous, je rencontre beaucoup de clients et prospects. Ce qui me manquerait aujourd’hui, finalement, ce serait de prendre plus de temps au bureau, pour réfléchir et préparer mes offres.

Votre entreprise a tout juste 2 ans. Quel bilan pouvez-vous tirer et, à la lumière de celui-ci, auriez un conseil à donner aux entrepreneur.e.s ou aspirant.e.s entrepreneur.e.s ?

Je suis très heureuse de ma vie d’entrerpreneur.e. J’ai l’immense plaisir de pouvoir choisir les gens avec qui je travaille, mes partenaires ; je suis très entourée et ne travaille pas seule, que ce soit sur Normandie 360° ou sur l’application ProNormandie que je viens de lancer (avec Maxime Houx, co-fondateur de la société informatique Siqual). Je suis libre de mes décisions, je ne subis rien, je mets les financements que je veux où je veux, bref : je suis ravie tous les jours.

Un bon entrepreneur.e, de mon point de vue, se définit par la façon dont il travaille avec ses collaborateurs et met en œuvre ses idées. Je plaide pour « l’entreprise libérée » et fonctionne au projet. Je choisis mes partenaires pour ce en quoi ils sont bons et aime m’entourer d’experts. Je crois aussi qu’il importe de réfléchir à la façon d’accompagner son entreprise et avoir une vision, une image positive de son client.

L’intelligence relationnelle est primordiale. Témoigner de l’intérêt et du respect à ses collaborateurs, partenaires et clients, voilà la clef ! Je suis une « customer addict and oriented » !

Enfin, avant de se jeter dans l’aventure entrepreneuriale, je pense qu’il faut faire une étude client précise, échanger avec d’autres sur les conclusions de cette étude. À quel besoin souhaite-t-on répondre ? Quelle valeur ajoutée va-t-on apporter ?

Il faut décloisonner les mondes et sa pensée. On peut être salarié.e et chef.e d’entreprise donc autant se lancer !

 

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